Des chercheurs américains ont montré qu'une anesthésie générale subie
dans la petite enfance pouvait altérer la densité de matière grise, et
affecter légèrement les capacités cognitives.
Les anesthésies générales sur les enfants en bas âge pourraient avoir
des conséquences néfastes sur le potentiel de réussite des enfants.
C'est la conclusion à laquelle sont arrivés des chercheurs américains,
du Cincinnati Children's Hospital Medical Center (CCHM), dans un article publié le 8 juin dans le journal Pédiatrics. Une anesthésie générale subie avant l'âge de 4 ans diminuerait légèrement le quotient intellectuel (QI)
et les capacités d'apprentissage, et entraînerait une baisse de la
densité de matière grise dans les régions postérieurs du cerveau (cortex
occipital et cervelet).
«Nous devons tout faire pour ne pas regretter, dans dix ou vingt ans, de ne pas avoir suffisamment amélioré la sécurité des enfants qui subissent une chirurgie», explique au Figaro Andreas Loepke, responsable de l'étude et anesthésiste à l'hôpital pour enfants de Cincinnati. En moyenne, les chercheurs ont découvert une baisse de 5 à 6 points du QI en comparant les scores de 106 jeunes âgés de 5 à 18 ans aux profils socio-économiques équivalents, mais dont la moitié avait eu une intervention chirurgicale avant 4 ans, tandis que l'autre était sans antécédents chirurgicaux.
Dans une étude précédente, l'équipe du professeur Andreas Loepke avait déjà prouvé, sur des rats et souris de laboratoire, que les neurones sont vulnérables après une anesthésie générale subie au cours d'une étape particulière de leur développement. Mais c'est la première fois qu'ils mettent en relief ces conséquences sur des bébés. «Même si notre travail cible les jeunes enfants, je ne serais pas surpris qu'elle ouvre la voie à d'autres études sur des patients adultes ou vieillissants, des effets similaires pourraient êtres observés dans ces populations», suppose le Pr Loepke.
En croisant leurs résultats avec une étude de 2013 montrant que la perte de points de QI pouvait se traduire en perte économique, les chercheurs ont évalué que 5 à 6 points en moins entraînent une dégradation du revenu de 57.000 à 68.000€ (valeur de 2008) sur toute une vie. Des données qui au niveau d'un pays comme les États-Unis signifient une perte par génération de 342 milliards d'euros (valeur de 2008). Une somme considérable qui devrait engager les autorités sanitaires à étudier plus attentivement les alternatives possibles aux anesthésies générales.
Pour son équipe de recherche, il faut affiner l'évaluation risque/bénéfice d'une anesthésie générale chez les jeunes enfants. Cela permettra, à l'avenir, de favoriser d'autres formes d'accompagnements chirurgicaux. «Nous pourrions certainement envisager d'autres méthodes, y compris l'hypnose, pour les procédures les plus indolores, explique Pr Andreas Loepke. Cependant, je ne pense pas que la grande majorité des procédures se prêtent à ces techniques. Pour les interventions complexes, l'approche la plus sage serait de doser au plus juste la quantité de produit et de privilégier les anesthésies locales.»
Selon le chercheur, l'anesthésie est très sûre et la mortalité est plus basse que jamais même chez les bébés subissant des chirurgies complexes. Ne pas effectuer ces procédures, par peur des conséquences d'une anesthésie générale, pourrait exposer les enfants à un risque bien plus élevé. «Il n'y a aucune raison de paniquer. Apporter des changements drastiques dans la prise en charge anesthésique, pourrait causer plus de mal que de bien», insiste le Pr Loepke.
source: lefigaro
«Nous devons tout faire pour ne pas regretter, dans dix ou vingt ans, de ne pas avoir suffisamment amélioré la sécurité des enfants qui subissent une chirurgie», explique au Figaro Andreas Loepke, responsable de l'étude et anesthésiste à l'hôpital pour enfants de Cincinnati. En moyenne, les chercheurs ont découvert une baisse de 5 à 6 points du QI en comparant les scores de 106 jeunes âgés de 5 à 18 ans aux profils socio-économiques équivalents, mais dont la moitié avait eu une intervention chirurgicale avant 4 ans, tandis que l'autre était sans antécédents chirurgicaux.
Privilégier les anesthésies locales
Dans une étude précédente, l'équipe du professeur Andreas Loepke avait déjà prouvé, sur des rats et souris de laboratoire, que les neurones sont vulnérables après une anesthésie générale subie au cours d'une étape particulière de leur développement. Mais c'est la première fois qu'ils mettent en relief ces conséquences sur des bébés. «Même si notre travail cible les jeunes enfants, je ne serais pas surpris qu'elle ouvre la voie à d'autres études sur des patients adultes ou vieillissants, des effets similaires pourraient êtres observés dans ces populations», suppose le Pr Loepke.
En croisant leurs résultats avec une étude de 2013 montrant que la perte de points de QI pouvait se traduire en perte économique, les chercheurs ont évalué que 5 à 6 points en moins entraînent une dégradation du revenu de 57.000 à 68.000€ (valeur de 2008) sur toute une vie. Des données qui au niveau d'un pays comme les États-Unis signifient une perte par génération de 342 milliards d'euros (valeur de 2008). Une somme considérable qui devrait engager les autorités sanitaires à étudier plus attentivement les alternatives possibles aux anesthésies générales.
Pas de raisons de paniquer
Pour son équipe de recherche, il faut affiner l'évaluation risque/bénéfice d'une anesthésie générale chez les jeunes enfants. Cela permettra, à l'avenir, de favoriser d'autres formes d'accompagnements chirurgicaux. «Nous pourrions certainement envisager d'autres méthodes, y compris l'hypnose, pour les procédures les plus indolores, explique Pr Andreas Loepke. Cependant, je ne pense pas que la grande majorité des procédures se prêtent à ces techniques. Pour les interventions complexes, l'approche la plus sage serait de doser au plus juste la quantité de produit et de privilégier les anesthésies locales.»
Selon le chercheur, l'anesthésie est très sûre et la mortalité est plus basse que jamais même chez les bébés subissant des chirurgies complexes. Ne pas effectuer ces procédures, par peur des conséquences d'une anesthésie générale, pourrait exposer les enfants à un risque bien plus élevé. «Il n'y a aucune raison de paniquer. Apporter des changements drastiques dans la prise en charge anesthésique, pourrait causer plus de mal que de bien», insiste le Pr Loepke.
source: lefigaro
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