La méthode pourrait être utilisée non seulement pour un meilleur suivi
des patients, mais aussi pour mieux adapter les campagnes de vaccination |
«Ce test permettra aux utilisateurs d'avoir le suivi de toutes leurs infections virales en ne donnant qu'une goutte de sang», explique au journal Science le Pr Stephen Elledge, biologiste responsable de l'étude. Ce test, qui devrait coûter environ 22 euros, permet d'isoler et d'identifier certains anticorps pour détecter la présence actuelle ou antérieure d'un virus. Pour cela, les chercheurs ont assemblé une bibliothèque d'environ 94.000 protéines, chacune codant pour une portion de l'ADN de 206 espèces différentes de virus. Lorsque ces protéines, qui agissent comme des marqueurs, sont ajoutées à une goutte de sang, les anticorps les identifient - comme avec les virus - et s'y attachent. L'ensemble anticorps/protéines est, par la suite, extrait et reconnu en laboratoire pour dresser un portrait des infections virales passées du patient.
Une moyenne de 10 infections
Pendant l'expérience, les chercheurs ont testé le VirScan sur 569 personnes provenant de plusieurs pays: États-Unis, Afrique du Sud, Thaïlande et Pérou. L'équipe a découvert une moyenne de 10 infections virales différentes par individu, dont les plus représentées sont le virus de l'herpès (87% des personnes testées présentent des traces de la forme virale la plus courante), les rhinovirus (72% pour la forme la plus courante) et les adénovirus (67% pour la forme la plus courante).
La présence d'anticorps dans le sang ne signifie pas obligatoirement que le virus est toujours présent: certains comme les virus de l'herpès génital restent en veille dans l'organisme à vie (avec différents niveaux de symptômes), mais d'autres comme les rhinovirus peuvent êtres éliminés avec le temps.
L'étude a aussi révélé que les personnes ne vivant pas aux États-Unis et celles atteintes du sida présentaient en moyenne plus de traces d'infections passées. Au moins deux d'entre elles ont affiché pas moins de 84 virus différents.
La méthode pourrait être utilisée non seulement pour un meilleur suivi des patients, afin de comprendre les liens entre virus et maladies chroniques, mais aussi pour mieux adapter les campagnes de vaccination. Néanmoins, l'équipe de recherche reconnaît dans sa publication que la technique n'est pas parfaite et que certaines traces peuvent échapper à la détection. Les raisons peuvent être que les virus sont trop petits ou qu'ils contiennent des fragments d'ADN qui ne font pas partie de la bibliothèque des protéines. Le Pr Stephen Elledge rappelle néanmoins que l'intérêt majeur de cette technique est de balayer un spectre large de virus pour «aider au diagnostic de maladies, comme l'hépatite C, que la plupart des gens ont sans le savoir».
Source: lefigaro
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