Quotidiennement, de millions d’Africains sont exposés au Loa loa, un parasite qui peut s’avérer mortel s’il est associé avec un médicament couramment prescrit. Pour éviter cette dangereuse interaction, des chercheurs ont mis au point un microscope capable de repérer en quelques minutes, via un Smartphone, la présence du vers dans le sang.
A placer comme une coque sur un smarpthone, ce mini laboratoire permet de détecter la présence d’un parasite mortel de l’œil. En moins de deux minutes, le « Cellscope Loa« , microscope développé par des chercheurs californiens, repère la présence du vers Loa loa. Ce parasite, transmis par de mouche à l’homme, s’infiltre dans la chair humaine et peut migrer jusqu’à l’œil. Démangeaisons, gonflements, douleurs articulaires, les symptômes de la loase, ou filariose à Loa, sont discrets, d’où l’importance de développer un dépistage fiable.
D’autant plus qu’une erreur de diagnostic peut avoir des conséquences irréversibles… Lorsque cette maladie est associée avec un traitement antiparasitaire à base d’ivermectine, très courant pour éradiquer d’autres parasitoses comme la cécité des rivières ou éléphantiasis, la loase peut provoquer des hémorragies, des œdèmes cérébraux et même la mort. Pour éviter cette interaction, l’objectif des chercheurs était donc de mettre au point un test sur et spécifique, pour savoir rapidement si le patient peut être traité sans risque.
Une goutte de sang et deux minutes
Jusqu’alors de nombreuse méthodes étaient à l’étude pour détecter les Loa loa, mais elles étaient souvent peu spécifiques. Le « Cellscope Loa » lui, détecte uniquement, via un microscope intégré dans le boitier, les mouvement que font les vers dans le sang. Le smartphone émet de la lumière à travers une lamelle remplie d’un goutte de sang, collectée sur le coté du boitier. A l’aide du microscope, une vidéo du sang est filmée puis analysée. Moins de deux minutes plus tard, les mouvements des vers sont caractérisés. Le smartphone calcule également la quantité de parasites dans le sang.
Fait étonnant : le test doit systématiquement être réalisé aux alentours de midi, car c’est le seul moment de la journée où aucun autre parasite n’est actif dans le sang, hormis le Loa loa. Selon les chercheurs, dont les travaux sont publiés dans Science Translational Medicine, ce test est aussi efficace que les comptages classiques manuels. Après l’avoir expérimenté sur 33 camerounais, ils ont relevé une efficacité de 94% et un taux de faux négatifs de 1 sur 10 millions.
Des millions d’habitants d’Afrique centrale sont exposés quotidiennement au Loa loa. Pour les chercheurs, tout l’enjeu à venir de leur microscope est de pouvoir le commercialiser à un prix abordable. Même s’il n’est pas prévu que le « Cellscope Loa » se retrouve sur tous les smartphones africains, l’objectif serait tout de même d’équiper le maximum de centres de dépistage locaux.
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